Devenir chrétien c’est accepter d’être changé, transformé, façonné par la main de Dieu. C’est se positionner sur le « tour » du potier afin que l’argile soit travaillée. Le but est clair, le Saint-Esprit oeuvre afin que Christ soit formé en nous, que nos coeurs s’alignent au sien, que nos caractères deviennent divins, et que nos vies fassent Sa Volonté. 

Mais nous devons comprendre que le seul moyen de changer la substance d’une chose est la pression. Seule celle-ci peut affiner l’or, ou affecter la solidité d’une structure ou d’une matière. Ainsi Dieu va oeuvrer subtilement, non pour nous détruire, mais pour au fur et à mesure me solidifier, m’élargir et me donner plus de poids spirituel. 

Et c’est pendant ce processus qu’il y a souvent des interrogations, des craintes, des incompréhensions…ces fameux « pourquoi » et « jusqu’à quand » qui jaillissent de nos coeurs, alors que plus rien ne semble clair.

Si c’est votre cas, ne vous inquiétez pas, cela est même arrivé à Habakuk: « Jusqu’à quand, ô Éternel?… J’ai crié, Et tu n’écoutes pas! J’ai crié vers toi à la violence, Et tu ne secours pas! » (Habakuk 1.2)

Pourtant qui mieux qu’un prophète devrait arriver à comprendre ce que Dieu fait…mais il était avant tout humain, et devait apprendre comment Dieu fonctionne. 

Et c’est de cela que j’aimerai que nous parlions quelques instants. Il y a des principes au travers desquels Dieu travaille tout le temps, qui guident Sa Main et qu’ils utilisent pour nous faire grandir en maturité. 

Les « rallongements » divins 

De quoi est-il question? Je parle de tous ces moments où le chemin de Dieu est long, où il semble qu’il y aurait VRAIMENT des routes plus courtes. Quand les délais viennent soulever en moi toutes sortes de questions, et surtout que j’arrive jusqu’à ce sentiment, que le temps finira par me faire abandonner.

C’est exactement ce qu’a ressenti Israël à la sortie d’Égypte : 

« Lorsque Pharaon laissa aller le peuple, Dieu ne le conduisit point par le chemin du pays des Philistins, quoique le plus proche (…) Ils partirent de Succoth, et ils campèrent à Etham, à l’extrémité du désert. » (Exode 13.17/20)

D’un côté, le bord de mer, les palmiers, une route courte, de l’autre le désert, la mer rouge, l’errance… Vous auriez choisi quoi?Et pourtant, la route la plus courte était la plus dangereuse, et la plus longue celle de la nuée, et du miraculeux. 

Voilà un puissant principe : Même un détour apparent avec Dieu est en fait un raccourci en vue de devenir ce que tu es appelé à être.  

Accepter le chemin de Dieu, et ses timings c’est s’assurer de rester dans Sa main même si on ne comprend pas. Comprendre par l’Esprit que le chemin de Dieu est celui qui produira dans ma vie le plus de fruits même s’il semble que je m’éloigne de ma destinée est crucial. 

La vie de Joseph témoigne de cette réalité, humainement il n’a jamais été aussi LOIN du palais qu’en prison, et pourtant il n’en a jamais été aussi PROCHE.

Je dois apprendre à faire confiance à Dieu dans la direction de mes pas, et ne pas succomber à la tentation de reprendre les rênes et court-circuiter l’oeuvre de l’Esprit en moi. Dieu visait bien plus que le palais pendant le chemin, il façonnait le prince en Joseph. La promotion n’a fait que révéler ce qu’il était déjà!

  

Cela nous amène à autre principe du processus divin: Dieu est plus intéressé par te façonner que par ce que tu produis

Plus que jamais dans notre monde moderne, on va mesurer le succès par la productivité, ou encore ce que l’on bâtit ou accomplit. Pourtant Dieu, s’il est intéressé par les fruits, ne les mesure pas de la même manière que nous. 

Par exemple la femme qui va le plus marquer Jésus dans les évangiles n’a rien produit, en fait elle a même été accusée de gâcher : 

« Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme s’approcha de lui, tenant un vase d’albâtre, qui renfermait un parfum de grand prix; et, pendant qu’il était à table, elle répandit le parfum sur sa tête. Les disciples, voyant cela, s’indignèrent, et dirent: À quoi bon cette perte? …Je vous le dis en vérité, partout où cette bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu’elle a fait. » (Matthieu 26. 7-8/13)

Ce que Dieu construit en toi, a beaucoup plus de poids que ce que tu fais pour Dieu. Même si en ce moment tu ne sembles rien faire, que tes fruits semblent minimes, que tu as l’impression de tourner en rond, la seule question valable est celle-ci  :Suis-je dans La Main de Dieu? Si tu peux répondre oui, alors c’est que Dieu est en train de te façonner, et que le fruit qui en sortira sera solide et éternel. 

Les coups d’éclat n’impressionnent pas Le Roi. Mais un homme qui choisit d’abonner le droit de diriger ses pas, et qualifié pour être dirigé par Dieu. Le fruit qui plaît à Dieu n’a pas toujours l’aspect que l’on pense. Dans sa prairie, abandonné de sa famille, méprisé par ses frères, s’occupant de moutons, David avait du poids devant Dieu, car son coeur était façonné par l’abandon, l’humilité et l’adoration. Goliath n’est venu que révéler aux autres ce que Dieu savait déjà : David était un tueur de géants.

 

Dernier principe à savoir sur le processus divin : Dieu me poussera toujours à sacrifier ma promesse afin de la retrouver. 

« C’est par la foi qu’Abraham offrit Isaac, lorsqu’il fut mis à l’épreuve, et qu’il offrit son fils unique, lui qui avait reçu les promesses, et à qui il avait été dit: En Isaac sera nommée pour toi une postérité. Il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter les morts; aussi le recouvra-t-il par une sorte de résurrection. » (Hébreux 11.17-19)

Lorsque je perçois le plan de Dieu, que je reçois Sa Promesse cela devient en moi un puissant moteur, un encouragement, une énergie qui me pousse vers l’avant. Je me mets à réfléchir sur « comment » vais-je accomplir, devenir, etc, etc…cela produit joie et motivation. 

Cependant, il viendra toujours un moment où Dieu me demandera de sacrifier la promesse qu’il m’a faite. Par sadisme? Pas du tout, mais afin de recalibrer mon coeur et me permettre de devenir l’homme capable de porter la promesse. 

Il me demandera de la sacrifier afin de savoir de qui suis-je le plus passionné? De Jésus ou de Sa promesse? Suis-je satisfait SEULEMENT de mon Seigneur, ou ai-je besoin de plus? Suis-je passionné de Lui quand bien même je n’ai rien en retour

Il viendra toujours un moment où rien ne semble avancer, où le temps semble figé, où le rêve qui animait mon coeur devient de plus en plus vaporeux, où les autres semble vivre le plan de Dieu pour leur vie, alors moi non. À ce moment-là se posera cette question : suis-je prêt à sacrifier mon rêve pour servir le rêve d’un autre?

C’est ce qu’à fait Joseph dans la prison, il n’a pas laissé le temps ou l’amertume voler son coeur. Au contraire, il a servi le rêve des autres, et c’est là que Dieu va lui donner de vivre son propre rêve.

Et puis, je terminerai en vous disant, qu’une des raisons pour lesquelles Dieu nous demande de mettre nos promesses sur l’autel, c’est afin que nous comprenions que la promesse de Dieu ne s’accomplit que selon la stratégie de Dieu. Si c’est par mes moyens et mes forces que je bâtis mon rêve, ce n’est certainement pas celui de Dieu mais la traduction de mon ambition. Et ce qui en sortira n’aura aucune portée éternelle, et n’aura pas produit en moi le niveau de foi que Dieu avait à disposition pour moi.

Bien entendu, je n’ai qu’effleuré ce vaste sujet, qui en lui seul pourrait être un livre. Mais j’espère que ces quelques mots vous auront encouragés et éclairés.

Soyez bénis, je prie pour vous.

Mathieu 

 

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